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Ballet royal du Cambodge

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Ballet royal du Cambodge

Sculptures Temple Angkor - crédit : Stéphane Delphin

Renaissance d’un art héréditaire

Entre 1975 et 1979, un peuple entier est condamné à mort par les dirigeants du Parti communiste cambodgien du Kampuchéa (PCK). Durant cette période de sinistre mémoire, l’organisation khmère rouge, Angkar padevat (organisation révolutionnaire), met en place une dictature d’une extrême violence dont l’objectif sera d’éradiquer par le génocide l’intellectualisme bourgeois, les minorités ethniques, la religion, l’influence capitaliste occidentale, la culture et les traditions séculaires tels que la danse, considérée trop élitiste. Aujourd’hui, un attachement fort des Khmers à leur culture fait revivre et connaître la danse si bien que le Ballet Royal du Cambodge a été déclaré Chef-d’œuvre du patrimoine immatériel de l’Humanité par l’UNESCO en 2003.

Ballet royal du Cambodge
Ballet royal du Cambodge

Les danses Apsaras connaissent désormais une popularité de plus en plus vive, tant auprès du peuple cambodgien qu’à l’ extérieur du pays. Le 10 octobre dernier, la scène de la Salle Pleyel accueillait le Ballet Royal du Cambodge et ses 38 artistes, pour deux représentations : La légende de l’Apsara Méra, une chorégraphie de S. la Princesse Norodom Buppha Devi. Fidèle à la conception hindouiste selon laquelle la grâce et la préciosité de l’expression féminine sont le miroir de la beauté céleste, la tradition cambodgienne est imprégnée de l’aura des mythiques danseuses Apsaras au visage impassible, personnages quasi-fantastiques flottant à la surface d’un monde invisible qui habitaient l’imaginaire des temples d Angkor dès avant le VIe siècle.

Ballet royal du Cambodge
Ballet royal du Cambodge

Plus de 4 000 postures codifiées appartiennent au répertoire de base, et un apprentissage d’environ 10 ans est nécessaire avant de pouvoir se prétendre danseuse Apsara. De même pour les musiciens qui doivent faire ce travail de reconstitution et s’exercer de longues années avant de maîtriser parfaitement leur art. On reste suspendu, hors du temps, happé par la magie de cet art perpétué par le corps de ces jeunes danseuses gardiennes des sanctuaires d’Angkor dont la grâce, espérons-le, saura nous émouvoir pour très longtemps encore.

par Stéphane Delphin

 

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